Notre sensibilité accrue à l’égard des enjeux de cette ressource vitale est de plus en plus marquée. Cependant, même si nous la connaissons bien, nous continuons à faire des erreurs d’hygiène au quotidien avec l’eau.
L’eau du robinet plus souvent bue, une consommation plus maîtrisée de l’eau, l’émergence de bonnes pratiques, une disposition à payer plus cher pour préserver les milieux aquatiques… La sensibilité des citoyens est de plus en plus marquée chaque année, selon une enquête Kantar pour le Centre d’information sur l’eau.
Cet organisme a été missionné par le ministère de la Transition écologique Français pour impulser des changements indispensables de comportement auprès de tous.
Pour autant, les erreurs que nous commettons au quotidien avec l’eau, produit alimentaire le plus contrôlé, et l’hygiène, restent récurrentes.
En voici six, que nous listons ci-dessous.
1/Remplir régulièrement sa bouteille en plastique
Lorsqu’on boit à la bouteille, on dépose des bactéries et des micro-organismes présents dans notre bouche et sur nos mains. De plus, le plastique utilisé dans la fabrication des bouteilles –le PET- n’est pas conçu pour ce genre d’utilisation à long terme. A long terme, des molécules vont se déposer dans le liquide et le contaminer. Pour de multiples usages, préférez l’eau stockée en bouteille en verre.
2/Utiliser une gourde, mais oublier de la nettoyer
En passant à la gourde, vous avez effectué un grand geste pour l’humanité, car pas moins de 25 millions de bouteilles en plastique, ennemi environnemental numéro un, sont utilisées puis jetées tous les jours en France.
Mais gare aux bactéries ! Qu’elle soit en acier, en verre ou en inox, votre gourde vous demandera un entretien régulier.
Quand vous ne l’utilisez pas, gardez-la ouverte pour éviter les mauvaises odeurs. Si vous l’utilisez pour boire autre chose que de l’eau, méfiez-vous des impuretés et moisissures qui s’incrustent avec le temps. L’opacité des gourdes en métal peut vous jouer des tours… Dernier conseil : une gourde est faite pour transporter vos boissons, pas pour les stocker. Alors, ne les laisser pas croupir à l’intérieur plus de 24 heures.
5/Utiliser une carafe filtrante pour boire l’eau du robinet
C’est de très loin l’appareil de traitement de l’eau à domicile le plus répandu : il se vend plus d’un million de carafes filtrantes chaque année. Elles ont pour objectif de supprimer le mauvais goût dû au chlore, d’éliminer le calcaire et les résidus divers et fonctionnent grâce à un filtre à charbon dont la cartouche doit être changée très régulièrement pour bien fonctionner. Toutefois, les carafes filtrantes, comme les adoucisseurs, vous privent des bienfaits de l’eau de boisson (calcium, magnésium). Mieux vaut donc réserver ce type de système à l’eau de la douche ou de la vaisselle.
Qui plus est, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié en 2017 a conclu à une efficacité discutable, d’autant que, si mal utilisées, ces carafes s’avèrent être de véritables nids à bactéries. L’Anses conseillait alors aux consommateurs de bien vérifier la qualité des produits, de respecter le mode d’emploi et les éventuelles restrictions ou précautions d’usage, de conserver la carafe filtrante et son eau au réfrigérateur et de boire le contenu dans les 24 heures.
6/Faire confiance à n’importe quelle eau
Oui, l’eau est l’un des produits alimentaires les plus contrôlés. Mais attention ! L’eau courante reçoit un traitement afin d’être potable. Trop de personnes pensent encore que l’eau potable existe à l’état naturel. Dans certains bassins, un écriteau précise parfois si l’eau est potable, on non.
Quant à l’eau de pluie, elle peut être utilisée sans risque pour le jardinage, mais il ne faut jamais sous-estimer le risque sanitaire qui lui est associé.
D’ailleurs, dans plusieurs pays, la loi exclut l’utilisation de l’eau de pluie pour les usages alimentaires.
Pensez également à l’hygiène de vos mains
A l’occasion de la journée mondiale du lavage des mains, le 15 octobre 2020, le Centre d’information sur l’eau a rappelé que le lavage des mains à l’eau et au savon faisait partie des premières recommandations de l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, dans la lutte contre la pandémie.
Faites-le aussi souvent que possible : avant de préparer le repas et de manger, de s’occuper d’un bébé ou d’une personne âgée, ou nettoyer une plaie, et après avoir toussé, s’être mouché (toussez et éternuez dans un mouchoir ou dans votre coude), être allé aux toilettes, avoir ouvert une porte, avoir touché des objets partagés (ordinateurs, téléphones…), avoir caressé un animal…
Si vous êtes dans l’incapacité de pouvoir vous laver les mains, utilisez un gel hydroalcoolique virucide.
À chaque passage au lavabo, prenez au moins 30 secondes pour passer la paume, le dos de la main, les doigts et leurs interstices au savon et à l’eau claire, et si possible tiède. Séchez avec une serviette propre ou un papier à usage unique.
Le mot de l’expert.
Comment connaître le niveau de toxicité de ma bouteille en plastique ?
Retournez-la : à la base, il y a le symbole du recyclage -un triangle- avec un chiffre à l’intérieur, allant de 1 à 7. C’est lui qui renseigne le type de plastique, mais aussi les produits chimiques utilisés pour la production de la bouteille d’eau ciblée. Ces chiffres ne présentent alors pas le même niveau de toxicité, et donc de danger pour la santé.
Le chiffre 1 est la variété de plastique -appelée PET- la plus couramment utilisée dans le monde pour fabriquer les bouteilles d’eau. Ce plastique est « potentiellement dangereux pour l’usage alimentaire ». Il peut relâcher du trioxyde d’antimoine dans l’eau de manière conséquente si la bouteille est utilisée plusieurs fois. Cet élément chimique peut causer des irritations de la peau ou des voies respiratoires, mais aussi des problèmes de menstruations et de fausses couches chez les femmes. Les bouteilles d’eau de type 1 sont donc destinées à être jetées après une première utilisation.
Les chiffres 2, 4 et 5 sont les variétés de plastique les plus sûres pour notre santé et pour l’environnement. Les type 2 et 4 sont utilisés pour les bouteilles d’eau. Les bouteilles de type 2 ((HDP, HDPE ou PE-HD) ne représentent aucun danger et peuvent être utilisées plusieurs fois, elles sont 100 % recyclables. Les bouteilles de type 4 (LDPE ou PE-LD) ne sont pas dangereuses et peuvent donc être réutilisées plusieurs fois. Le type 5 (PP), aussi sans danger, est utilisé non pas pour les bouteilles d’eau, mais pour les yaourts et les sirops, par exemple.
Les chiffres 3, 6 et 7 sont les variétés de plastique les plus dangereuses pour la santé. Elles ne sont évidemment pas utilisées pour les bouteilles d’eau, mais on les retrouve dans certains éléments domestiques, comme des tasses ou des emballages.
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