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Le goût de l’eau du robinet : voilà un sujet qui ne met pas tout le monde d’accord. Et ça se comprend, puisqu’elle n’a pas le même goût partout. Pour plaire à tous sans transiger sur la sécurité, l’eau domestique doit accomplir des prouesses.

La reine des 400 goûts

Produit local, l’eau du robinet n’a pas le même goût partout. Lors de son périple dans la nature, elle s’enrichit en oligo-éléments et en sels minéraux. Et ses propriétés gustatives varient selon la nature des roches et des sols qu’elle rencontre. A l’arrivée dans votre verre, elle sera plus ou moins calcaire, fluorée, riche en magnésium…

C’est quoi, une eau du robinet savoureuse ?

La vérité, c’est qu’il n’existe pas de critères pour définir le goût et l’odeur que l’eau doit avoir. Si l’on s’en tient à ce que prévoit la réglementation, elle doit être claire, limpide, équilibrée en sels minéraux et agréable à boire. On considère aussi que pour avoir bon goût, elle doit contenir de 0,1 à 0,5 g/l de sels minéraux. Sur la question du goût, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dit simplement : « L’eau doit être aussi agréable à boire que les circonstances le permettent ».

 

Décomplexée du chlore ?

L’eau du robinet peut avoir un léger goût chloré : c’est normal ! Bactéricide, la chloration est à ce jour le procédé le plus efficace pour garantir la qualité sanitaire de l’eau potable durant tout son voyage dans les canalisations. Normalement, la quantité de chlore ajoutée est très faible, puisque la réglementation prévoit généralement que la teneur maximale en chlore au robinet soit limitée à 0,1 mg/l, ce qui correspond à une goutte de chlore pour le contenu de 5 baignoires (1000 litres). Pour dissiper ce goût de chlore, il suffit de laisser l’eau s’aérer dans une carafe couverte, au réfrigérateur, pendant une heure.

Quand l’eau a un drôle de goût, ça vient d’où ?

Dans de très rares cas, le goût ou l’odeur de l’eau du robinet est vraiment perçu(e) comme désagréable. Les composés odorants peuvent provenir de la ressource, de la station de traitement ou des canalisations. Le plus souvent, c’est à l’intérieur des immeubles, où l’eau est plus statique, qu’ils se nichent. Pour les supprimer, il suffit dans la plupart des cas de laisser couler un peu l’eau avant de la boire. Pour éviter de gaspiller l’eau qu’on fera ainsi couler, on peut la récupérer dans un bac pour arroser les plantes.

Un tuyau pour la rendre plus goûteuse ?

Un bon conseil : placez l’eau au réfrigérateur dans une bouteille fermée ou déposez un film transparent sur la carafe car elle prend vite le goût des aliments avec lesquels elle est stockée. Et renouvelez-la fréquemment, ainsi que vos glaçons, car une eau qui stagne perd ses propriétés et se dégrade.

 

L’avis de l’expert

Alors que 15 % de l’humanité n’a pas accès à l’eau potable, se préoccuper du goût de l’eau, n’est-ce pas un luxe ?
« C’est un luxe dans la mesure où l’eau saine coule au robinet. Dans les pays occidentaux, le besoin essentiel est couvert mais le besoin de confort évolue. Il n’y a pas si longtemps, en France, on indiquait dans les immeubles « eau et gaz à tous les étages ». Avoir l’eau courante à domicile était un élément de confort. Aujourd’hui, le consommateur est plus exigeant. Il se plaint quand l’eau ne lui plaît pas. Pour autant, quand l’eau potable a un goût si désagréable qu’elle est imbuvable, cela ne relève pas du luxe. Dans les pays chauds où l’eau est rare et se renouvelle peu, les conditions sont réunies pour que la ressource dégage des odeurs. Dans une ville australienne par exemple, elle a un goût de fosse septique. Naturellement riche en algues, elle contient certains composés odorants à une teneur 1 000 fois plus élevée que dans les villes françaises où l’on se plaint d’un relent de moisi ! Par ailleurs, le mauvais goût de l’eau préoccupe au-delà des seuls pays riches. Lors de son dernier congrès consacré à ce sujet, l’International Water Association a rassemblé des chercheurs de 75 pays, dont le Chili, le Brésil ou le Sri Lanka. », David Benanou, responsable de l’équipe Expertise en chimie du Centre de recherche sur l’Eau de Veolia.

 


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