L’eau du robinet est abordable, mais nos factures peuvent varier selon les communes en fonction des travaux d’assainissement et de modernisation du réseau.
Tristan Mathieu, délégué général de la Fédération des entreprises de l’eau, est l’invité de Catherine Pottier samedi 3 avril. Selon que l’on réside à Antibes, Reims ou Mayotte, la facture d’eau peut être multipliée par cinq comme le révèle une enquête du magazine 60 millions de consommateurs.
L’assainissement, une nécessité pour préserver l’environnement
Le prix de l’eau est fixé par les collectivités locales, en fonction des charges locales, des charges d’exploitation et des charges d’investissement. « Aujourd’hui le prix de l’assainissement est arrivé au même niveau que le prix de l’eau potable« , explique Tristan Mathieu. Ce service permet de collecter et de traiter les eaux usées qui se rejettent dans la mer et dans les rivières. « Il est clair que ce traitement a été le principal vecteur d’augmentation de la facture d’eau de ces dernières année« , poursuit le délégué général de la Fédération des entreprises de l’eau, qui insiste toutefois sur la nécessité de relativiser ces coûts. L’augmentation de 10,7% ces 10 dernières années représente une hausse de 1% par an.
En moyenne, les Français payent leur eau 4 euros le mètre cube. « Un mètre cube c’est une tonne d’eau livrée au domicile, puis récupérée et traitée avant d’être recyclée dans le milieu naturel », explique Tristan Mathieu qui ajoute qu’un litre d’eau du robinet revient à 0,4 centimes d’euros, ce qui reste modeste.
L’évolution des normes environnementales explique aussi en partie la hausse des prix ces dernières années. Des normes fixées par l’Europe et auxquelles la France est soumises, comme tous les pays de l’Union européenne.
« L’eau du robinet restera toujours moins chère que l’eau en bouteille »
Beaucoup de villes vont devoir investir pour moderniser leurs réseaux. En 2018, les assises de l’eau ont évalué le montant de ces investissements à 9 milliards d’euros.
Selon Tristan Mathieu, la France est confrontée à un sous-investissement structurel. C’est le cas dans de nombreux pays d’Europe. Les canalisations d’eau sont renouvelées chaque année à un rythme de 0,6%, ce qui laisserait supposer qu’elles ont une durée de vie de 170 ans ! « On sait très bien que leur durée de vie est inférieure de l’ordre de la moitié », ajoute t-il. Il est donc nécessaire de doubler les investissements, ce qui aboutira inévitablement à une hausse des prix.
« La qualité de l’eau et de l’environnement a un coût mais l’eau du robinet restera toujours moins chère que l’eau en bouteille », conclue Tristan Mathieu .
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